26 JANUARY 2 FEBRUARY 2025

BRUSSELS EXPO | HEYSEL

BRAFA 2025 / JOANA VASCONCELOS

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Née en 1971, Joana Vasconcelos est une artiste plasticienne portugaise dont la carrière s'étend sur plus de 30 ans et qui utilise une grande variété de supports. Si elle a une prédilection pour les matériaux textiles, Joana Vasconcelos travaille aussi le ciment, le métal, la céramique, le verre ou les objets trouvés. Réputée pour ses sculptures monumentales et ses installations immersives, son idée est de décontextualiser les objets du quotidien et de réactualiser le concept d'artisanat au XXIe siècle. Avec humour et ironie, elle questionne le statut de la femme, la société de consommation et l'identité collective.

Présenté en 2005 à la première Biennale de Venise curatée par des femmes, son œuvre The Bride (La fiancée), un lustre de forme classique dont les pendentifs en cristal ont été remplacés par environ 14.000 tampons, a permis d’assoir sa renommée internationale.

Joana Vasconcelos est la plus jeune artiste et la première femme à avoir exposé au Château de Versailles en 2012. En 2018, elle est devenue la première artiste portugaise à avoir une exposition individuelle au Musée Guggenheim de Bilbao. En 2023, elle a eu l'honneur d'exposer aux Galeries des Offices et au Palazzo Pitti, à Florence, aux côtés de Grands maîtres tels que Léonard de Vinci, Michel-Ange ou Le Caravage.

Parmi ses œuvres, les plus impressionnantes sont sans conteste ses Valkyries, sculptures inspirées de figures féminines de la mythologie nordique qui survolaient les champs de bataille, ramenant les guerriers les plus courageux à la vie, pour rejoindre les divinités au Valhalla. Réalisées en textile, elles expriment pleinement la créativité de l'artiste, à travers une variété de tissus, de crochets et de passementeries. Le résultat final est une combinaison surprenante de volumes, de textures et de couleurs. Formées d'un corps central, d'une tête, d'une queue et de plusieurs bras, de nombreuses Valkyries associent le savoir-faire artisanal à des méthodes plus technologiques, comme l'insertion de lumière, simulant la vibration et la respiration, donnant du mouvement à l’œuvre.

Joana Vasconcelos apportera une touche pop, colorée et festive à l’occasion de la 70ème édition de la BRAFA : « Pour cette édition historique, je propose l'installation d’œuvres que je développe depuis l'année dernière, en collaboration avec Dior. Il y aura deux sculptures monumentales, dont l'aménagement servira de point central esthétique et conceptuel à la Foire. Ces œuvres sont destinées non seulement à célébrer le riche héritage de celle-ci mais aussi à engager un dialogue avec le moment présent, en créant une atmosphère qui résonne avec la profondeur et la vision qu'incarne la BRAFA. À travers cette installation, j'espère contribuer à la création d'une expérience mémorable, à la hauteur de l'importance du 70ème anniversaire de la BRAFA. »

BRAFA 2024 / THE PAUL DELVAUX FOUNDATION


A l’occasion de la BRAFA 2024, la Fondation Paul Delvaux a saisi l’opportunité de s’inscrire dans l’année du surréalisme et de donner un coup de projecteur à l’œuvre du grand maître. Elle proposera dans un espace qui lui est dédié une plongée dans l’univers de l’artiste au travers d’une sélection de pièces maîtresses, provenant de sa collection et d’une collection privée mise en dépôt au Musée Delvaux de St Idesbald.

Les œuvres présentées, datées des années 30 aux annèes 60, dévoilent les thèmes chers à Paul Delvaux. Le caractère incontournable de la figure féminine s’impose dès les prémices de l’œuvre avec l’intrigante Vénus endormie sans pour autant négliger l’importance de celle de l’homme (l’homme en costume, le savant, l’éphèbe).

Le célèbre tableau Chrysis révèle la femme dans toute sa splendeur mystérieuse. L’aspect sulfureux des peintures de Delvaux est également évoqué par la mise en scène de squelettes tandis que le monde ferroviaire trouve sa plus belle formulation dans la magique Gare forestière.

Paul Delvaux (1897-1994) a vécu près de 96 ans ! Sa vie entière, il l’a dédiée à la création. Même si ses parents l’avaient imaginé avocat, sa persévérance et son acharnement vinrent à bout de leur résistance. Il connut un seul et véritable amour qu’il put exercer auprès de celle qui devint la compagne de sa vie, Tam. Ils furent heureux et n’eurent aucun enfant, chaque tableau étant, pour le peintre, le fruit d’un enfantement.

S’essayant dans les années 20 et 30 à l’impressionnisme et l’expressionisme, il trouva ensuite son style propre proche du symbolisme et du surréalisme. Delvaux parvint à inventer un monde si personnel et original qu’il est immédiatement identifiable. À partir des années 1960, Delvaux jouit d’une renommée internationale (Europe, Japon, Etats-Unis…) qui lui vaut d’être considéré comme l’un des artistes belges majeurs de la seconde moitié du XXe siècle dont témoigne entre autres son portrait peint par Andy Warhol en 81.

Paul Delvaux développa une œuvre intemporelle échappant aux étiquettes et aux modes éphémères. Prenant racine dans un ailleurs intriguant, chaque œuvre n’est autre que la concrétisation visuelle de songes issus de son monde intime. Il nous a léguées ses œuvres avec l’espoir de nous embarquer vers un univers où rêve et réalité se confondent, dans un espace hors du temps, à l’abri du bruit, comme une invitation à l’évasion. La Fondation qui porte son nom est créé en 1979 et le musée qu’il a aidé à crèer a ouvert ses portes en 1982 à Saint-Idesbald, près du lieu où il vivait.

Biographie de Paul Delvaux

Paul Delvaux est né le 23 septembre 1897 à Antheit, en province de Liège. Il grandit dans une famille bourgeoise à Bruxelles où il fait ses études gréco-latines. Il se passionne alors pour Jules Verne et l’Odyssée d’Homère. La carrière de juriste qui lui est destinée – suivant ainsi les traces de son père – ne l’intéresse guère ; raison de son inscription en section architecture de l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles.

En 1918, Paul Delvaux fait la rencontre décisive du peintre Frans Courtens (1854-1943) qui perçoit le potentiel du jeune artiste et parvient aà convaincre ses parents de son talent. Delvaux est autorisé à se réinscrire aà l’Académie de Bruxelles mais cette fois-ci en section peinture décorative auprès du maître Constant Montald.

Il commence par peindre les paysages du Rouge-Cloître à Bruxelles avant de se focaliser, en 1920-1921, sur les gares et les trains. À partir de 1924-1925, les personnages occupent la place principale de grandes compositions colorées. La représentation de nus marque un nouveau tournant en 1926. Le jeune homme cherche à dèfinir son propre style. Tandis que l’expressionnisme règne en maître, Delvaux en subit l’influence dès 1929. En 1930, il découvre la Vénus endormie, figure de cire exposée dans la baraque du Musée Spitzner à la foire du Midi, à Bruxelles.

Une transformation majeure opère vers 1934 sous l’influence combinée de Giorgio De Chirico et de René Magritte. Du premier, il retient l’importance accordée à l’architecture et au potentiel qu’offre l’espace en tant que scène théâtrale permettant de créer une atmosphère. Au second, il doit le rapprochement insolite utilisé à des fins poétiques, procédé intrinsèque au surréalisme.

Delvaux associe ces différents éléments de façon singulière pour révéler son monde intérieur. Désormais, la construction de la toile se réfère à l’amalgame de souvenirs idéalisés de son enfance et au fruit de ses obsessions et désirs. Il se crée un monde imaginaire peupleé de figures, d’objets et de bâtiments symboliques avec lesquels il entretient un lien affectif peignant un « tableau fabuleux, dans lequel, [il] vivrait, dans lequel [il] pourrait vivre. » Bien qu’associé au surréalisme dans lequel il puisa une amorce bienvenue à la création de son monde, il ne s’engagea pas concrètement dans le mouvement préférant la solitude au collectif.

Un succès tardif mais durable s’installa à l’orée des années 1960. En 1959, le peintre exposait à la Staempfli Gallery, à New York, qui le défendit jusqu’au début des années 1970. L’intérêt pour ces œuvres peuplées de femmes aux gestes énigmatiques déambulant dans des paysages baignés de lune allait croissant. Si certaines toiles firent polémiques - les scènes religieuses avec squelettes – , leur ambiguïté intrinsèque trouva grâce aux yeux de ceux pour lesquels elles furent source d’inspiration ou d’admiration. A l’image d’Andy Warhol qui vint à la rencontre de ce peintre qu’il considérait comme « un des plus fameux au monde », à Bruxelles, en 1981.

Le Surréalisme en Belgique

L’activité surréaliste en Belgique, distincte de celle du groupe d’André Breton mais parallèle à celle-ci, s’étend dès 1924 sur trois quart de siècle.

C’est en effet en 1924 que paraissent à l’initiative des poètes Paul Nougé (1895-1967), Marcel Lecomte (1900-1966) et de l’écrivain Camille Goemans (1900-1960) les tracts de Correspondance, entreprise originale en forme de subtiles mises en garde à l’intention d’écrivains, publiées sur des feuillets colorés.

S’impose déjà ici l’une des spécificités du groupe de Bruxelles, la recherche de l’anonymat, le refus de la carrière artistique et la volonté de mener une action révolutionnaire hors des partis politiques par l’examen des mots et des images ou leur juxtaposition arbitraire pour créer un décalage métaphorique, à l’exemple des tableaux de Magritte qui a rejoint le petit groupe de Nougé en 1926. Le musicien André Souris (1899-1970), les poètes Louis Scutenaire (1905-1987) et Paul Colinet (1898-1957) viendront le compléter.

À la différence du groupe surréaliste parisien, Nougé et ses proches refuseront toujours l’expression automatique écrite ou verbale ou l’abstraction picturale, préférant opérer au départ des objets du quotidien pour créer un art subversif et poétique. Cette position ne sera pas sans être la cause de divers conflits intellectuels, mais également de rapprochements, le groupe de Bruxelles et le groupe parisien collaborant régulièrement pour diverses publications et expositions collectives.

Le peintre Paul Delvaux, plus influencé par le symbolisme malgré sa découverte en 1934 de l’œuvre de Giorgio de Chirico, apparaît comme en marge du mouvement, se refusant à son aspect politique, ce qui lui vaudra diverses attaques de Mariën et de Magritte dont il fut le condisciple à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles.

Xavier Canonne

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Brafa 2023 / Thème Art Nouveau

 

Pour cette 68e édition de la BRAFA, un thème a été choisi, en corrélation avec l’initiative de la Région Bruxelles-Capitale qui fera de 2023 une année consacrée à l’Art nouveau. La BRAFA mettra ce mouvement en avant à travers plusieurs axes.

Plusieurs galeries proposeront des objets exceptionnels Art Nouveau dont Epoque Fine Jewels, Thomas Deprez Fine Arts, Florian Kolhammer, Galerie Cento Anni, Dr. Lennart Booij Fine Art & Rare Items, Victor Werner, Galerie Mathivet, Galerie Montanari, Marc Heiremans, Galerie Bernard De Leye… Deux BRAFA Art Talks seront consacrés à ce thème, l’un présenté par Benjamin Zurstrassen, Conservateur du Musée Horta : « Bruxelles 1893, naissance de l'Art nouveau » et l’autre par le Professeur Werner Adriaenssens, Conservateur des Collections XXe siècle au Musée Art & Histoire : « La collection Art nouveau de la Fondation Roi Baudouin ». Suite à une rencontre avec Benjamin Zurstrassen, Conservateur du Musée Horta, Beatrix Bourdon, Directrice de la BRAFA et Nicolas de Liedekerke – Daniel Culot (Volume Architecture) se sont laissés inspirés par les dessins originaux de Victor Horta pour la création du tapis, les cartons d’invitation de la BRAFA 2023 et la couverture du catalogue.

Ce sera l’occasion pour les visiteurs de redécouvrir ce mouvement qui a connu un développement extraordinaire à Bruxelles. Brève historique ci-dessous.

A la fin du XIXe siècle, l’Art nouveau naît du désir de certains artistes et de bourgeois esthètes de vivre dans un cadre nouveau et raffiné, ceci en réaction à la froideur d’un monde industriel en plein essor et au classicisme des anciens.

C’est en 1893 qu’est inauguré à Bruxelles l’Hôtel Tassel, construction iconique de Victor Horta et perçu comme l'acte fondateur de l'Art nouveau dans la capitale belge. Ce premier bâtiment « Art nouveau » fait rapidement des émules. En janvier 1893, Paul Hankar (1859-1901), confrère de Victor Horta (1861-1947), dépose les plans de sa maison personnelle souvent considérée comme la première maison « Art Nouveau » dans un style plus géométrique très différent de la courbe propagée par Horta.

En 1894, Henry Van de Velde, autre figure phare de cette époque, publie « Le déblaiement d’Art », un manifeste à charge contre le classicisme régnant sans partage sur les arts à l’époque: un « Art nouveau » doit naître et s’inscrire dans son temps, en créant un style qui lui soit propre et qui ne se contente plus d’imiter l’ancien. La quête de l’harmonie et du confort doit primer, et les arts décoratifs doivent enfin être reconnus à leur juste valeur.

L’Art nouveau, au-delà de son pan architectural et décoratif, est avant tout idéologique. Les artistes, architectes et artisans de l’époque, effrayés par l’industrialisation qui s’intensifie, prônent un retour à la nature, à la qualité et à la durabilité des objets fabriqués mais également à la beauté comme idéal de vie. Un idéal prôné précédemment par le mouvement anglais ‘Arts and Crafts’, un renouveau des arts décoratifs par le travail artisanal.

Si l’Art nouveau trouve entre autres ses origines dans le sentiment romantique vis-à-vis de la nature, dans les travaux scientifiques du XIXe siècle (botanique, entomologie…), il est aussi fortement inspiré par la découverte de l’art du Japon, pays resté jusqu’au début de 1850 fermé à tout contact extérieur. L’art japonais, et plus largement l’art oriental, va bouleverser les conceptions artistiques occidentales. Y est découvert une nouvelle forme de représentation des phénomènes naturels, du monde animal et végétal.

Un aspect important est la montée en puissance de la classe moyenne aisée. Ils sont les visiteurs et les acheteurs des expositions universelles et des Salons où sont présentés des objets d'art nouveaux et d'avant-garde. Ces objets étaient destinés à l'intérieur de leurs nouvelles maisons dont les espaces de réception devaient refléter leur statut (2).

Les façades Art nouveau sont très visuelles et décoratives, afin d’assurer une identité propre. Les intérieurs offrent une décoration personnalisée, des couleurs chaudes et des verrières laissant passer le plus de lumière naturelle possible. La maison étant une construction neuve, elle est équipée des toutes dernières technologies. De plus, de nombreux architectes Art nouveau créaient eux-mêmes la totalité des équipements de la maison, des meubles aux couverts en passant par les poignées de portes, c’est pourquoi on parle d’« œuvre d’art totale ».

Le mouvement s'est éteint vers 1910-1914.

(1) basé sur le texte du Musée Horta rédigé par Françoise Aubry
(2) texte de Werner Adriaenssens

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BRAFA 2022 / ARNE QUINZE


Né en Belgique en 1971, Arne Quinze vit et travaille actuellement à Laethem-Saint-Martin, à proximité de la ville belge de Gand. Il commence sa carrière dans les années 1980 en tant qu’artiste graffeur. Il interroge alors le rôle de nos villes et amorce sa quête de villes susceptibles de devenir des musées de plein air. Son oeuvre évolue, passant de l’art de rue à l’art public, avec des thèmes récurrents tels que l’interaction sociale, l’urbanisation et la diversité. La gigantesque construction en bois intitulée Uchronia, qu’il construit avec son équipe dans le désert du Nevada en 2006, met en évidence sa quête visant à faire coexister la culture et la nature. Il s’ensuit de nombreuses sculptures et expositions qui incluent de grandes installations, ainsi que des sculptures et peintures plus réduites.

À présent, un grand nombre de ses installations sont considérées comme des monuments qui présentent une dynamique différente du développement urbain : Paris, Shanghai, Beyrouth, Washington, D.C., Bruxelles, Mumbai, São Paulo… Cela fait maintenant plus de 25 ans que Quinze intervient dans les villes du monde entier et de nombreux projets sont en cours de finalisation.

Dans chacune des créations récentes d’Arne Quinze, nous découvrons une confrontation apparemment chaotique entre des éléments individuels qui fonctionnent bien ensemble et font partie intégrante d’un biotope créé d'une façon méticuleuse et multiplié de façon organique. La variété des couleurs et des formes est aussi infinie que l’imagination du public. L’artiste dépeint ainsi la société comme un écosystème cohérent et intact, un échantillon de cette nature qui constitue sa principale source d’inspiration. De cette façon, les sculptures et les installations appellent au maintien de la diversité et du pluralisme, à l’expérimentation et à une fertilisation croisée. Il s’agit d’une condamnation claire de la tendance actuelle à la monoculture et à la dégradation des relations.

Faire en sorte que les personnes se rassemblent à nouveau… Selon Quinze, ce devrait être l’objectif ultime de l’art public. Passée la première réaction de surprise du public, sa capacité d’acceptation augmente à la vue d’une sculpture qui défie les normes, des normes qui ne font que contribuer à la grisaille monotone des villes. Comme les œuvres d’art, comme la nature, les villes devraient rechercher une symbiose entre de nombreux organismes ce qui, ensuite, devrait alimenter le dialogue et contribuer à la préservation de leur avenir.

En réalité, l’artiste défie littéralement la monoculture. Il se sert de son jardin comme d’un modèle, une explosion de vie soulignée par la splendeur exubérante des fleurs. À partir de là, la poursuite de la variété et de la diversité est à la fois une affirmation et un leitmotiv qui traversent toute son œuvre. Quinze est horrifié par notre destruction de 30 % de la faune et de la flore qui existaient à sa naissance en 1971. Il est dans l’intérêt de toutes et de tous de protéger et de restaurer les écosystèmes.

La fleur de lupin sauvage comme symbole de la diversité.
Au cours de mes nombreux voyages, j’ai remarqué que là où commençaient les monocultures, les champs de fleurs sauvages naturelles disparaissaient. Le magnifique lupin sauvage, lui-même victime de ces cultures, est devenu mon allié pour ramener la diversité dans notre société. Il pousse librement dans mon jardin au milieu d’autres fleurs sauvages et constitue ma source d’inspiration pour mes peintures à l’huile et mes sculptures en métal.

Arne Quinze


Né en Belgique en 1971, Arne Quinze vit et travaille aujourd’hui à Laethem-Saint-Martin, un village proche de la ville belge de Gand. Il commence sa carrière en réalisant des graffitis dans les années 1980. Il remet en question le rôle de notre société actuelle au travers d’installations et de peintures par le biais de thèmes récurrents tels que l’interaction sociale et la diversité.

« Bienvenue dans mon monde, animé par la puissance de la nature et guidé par l’urgence de créer un avenir coloré et diversifié. »

1971
Introduction à la nature

À la découverte des jardins et de leurs microcosmes diversifiés

J’ai passé mon enfance à la campagne, et mon premier mentor a été la nature. Quand j’étais jeune, je jouais beaucoup dehors, dans les champs, les prés et les bois environnants. Mon quotidien était ponctué de nouveautés. Les insectes, les plantes, la campagne, tout cela a nourri mon imagination.

1979
Déménagement en ville

La déception de rencontrer la monotonie

Depuis ma plus tendre enfance, je rêvais de partir à la découverte du monde. J’imaginais sa diversité et je pouvais rêver pendant des heures à la façon dont les gens de toutes les couleurs de peau vivaient dans les villes à travers le monde. À un certain moment, nous avons quitté la campagne pour aller vivre en ville. Toute la diversité que j’avais imaginé pouvoir trouver en ville n’existait pas en réalité. La ville était grise et monotone.
C’est comme si mon imagination m’avait trahi.

1986
Les graffitis m’ont sauvé la vie

Combattre la monotonie et la grisaille de la ville

Cette ville aux murs gris et monotones dans laquelle je vivais m’a en fait poussé à me battre. Je ne comprenais pas comment ses habitants arrivaient à vivre dans de minuscules « cages à poule » toutes identiques. Je suis devenu un jeune rebelle, toujours en quête de nouveaux stimuli et attiré par l’interdit. À un moment donné, j’ai craqué et j’ai voulu marquer la ville de ma touche personnelle. J’ai commencé par des graffitis. L’objectif était simple : apporter de la couleur en ville et déclencher des réactions.

1994
Me trouver un but dans la vie

La seule option, devenir artiste

Après de nombreux projets, j’ai finalement compris que j’étais un artiste. Au cours des années qui ont suivi, j’ai voyagé et j’ai eu l’occasion de collaborer avec des graffeurs comme Lee, Futura 2000, Lady Pink, Daze et Mode 2. Ces expériences ont été très enrichissantes pour moi et j’ai décidé que ma vocation était de faire sortir les autres de leur léthargie.

1998
Des œuvres sculpturales

Passer de la 2D à la 3D

À mes yeux, le principal objectif des œuvres que j’imposais aux passants était de susciter une réaction. J’ai très vite compris que créer des installations publiques en 3 dimensions était un excellent moyen d’obtenir une interaction avec les spectateurs. J’ai essayé de convaincre les autorités municipales de m’autoriser à installer des œuvres gigantesques dans leurs villes, mais au début, mes idées n’intéressaient personne. Je n’ai jamais renoncé et j’ai continué à me battre chaque jour pour que mes rêves deviennent réalité.

2004
Tout est possible

Guidé par l’impressionnisme, l’expressionnisme abstrait et le surréalisme

Lorsque j’ai découvert des artistes tels que Claude Monet, Willem de Kooning et Max Ernst, un tout nouveau monde s’est ouvert à moi. Leurs œuvres m’ont appris que rien n’est impossible pour l’esprit et qu’en tant qu’artiste, vous pouvez utiliser votre imagination débridée pour en faire une œuvre. Étudier ces génies de l’imaginaire a fait naître une quête en moi : sans cesse repousser les frontières de mon imagination. Je suis devenu mon pire critique.

2009
Exploration du monde

Découvrir tous les recoins de notre précieuse Terre

J’ai toujours eu en moi l’envie d’explorer le monde. Je considère la découverte de l’inconnu comme l’une des leçons de vie les plus enrichissantes qui soit. En m’imprégnant d’autres cultures, en les interprétant et en les restituant sous la forme d’œuvres d’art, mon travail a pu être exposé dans des endroits incroyables tels que le désert du Nevada, la galerie Saatchi de Londres ou les souks de Beyrouth.

2012
Mon jardin secret

La création de mon propre biotope comme laboratoire de recherche pour mon œuvre

Plus je m’imprégnais de la puissance de la nature, plus je découvrais sa diversité. Observer l’évolution de la nature au fil des saisons est devenu une véritable addiction.
J’ai commencé à étudier le rythme de notre microcosme biologique avec la plus grande attention. Je suis devenu jardinier et j’ai planté mon propre biotope de milliers de plantes et de fleurs autour de mon atelier pour observer jour après jour ce qu’elles avaient à raconter. La nature est devenue mon contrepoids à la culture.

2013
Prendre les villes pour des musées à ciel ouvert

À la reconquête de nos villes

Prendre les villes pour des musées à ciel ouvert. Cela peut sembler un rêve idéaliste, mais en tant qu’artiste, je considère qu’il est de mon devoir de faire sortir l’art des enceintes académiques des universités et des musées. Notre espace public, où règnent les voitures et la grisaille, est l’environnement dans lequel je m’engage pour aider la nature à reconquérir sa diversité. Pour ce faire, j’ai créé des installations urbaines gigantesques, visuellement chaotiques et organiques, dans les centres-villes de Rio de Janeiro, Mumbai, New York, Shanghai, Rouen, Bruxelles, Moscou, Paris, Mons, Valence, etc.

2017
Champs de fleurs sauvages

La fleur de lupin sauvage comme symbole de la diversité

Au cours de mes nombreux voyages, j’ai remarqué que là où commençaient les monocultures, les champs de fleurs sauvages naturelles disparaissaient. Le magnifique lupin sauvage, lui-même victime de ces cultures, est devenu mon allié pour ramener la diversité dans notre société. Il pousse librement dans mon jardin au milieu d’autres fleurs sauvages et constitue ma source d’inspiration pour mes peintures à l’huile et mes sculptures en métal.

Throughout my many travels, I began to notice that where monoculture geographically started, the natural wild flower fields stopped growing.The beautiful wild lupine, itself a victim of cultivation, has become my ally in bringing back diversity to our society. She flaunts herself in my garden with her wildflower peers as an inspiration for my oil paintings and metal sculptures.

2020
Mono No Aware

La beauté de l’éphémère

En étudiant la succession des saisons, une en particulier m’a frappé par sa puissance poétique.
Au solstice de l’été, on se rend compte du caractère éphémère, de l’empathie envers les choses. Le concept Mono No Aware, un terme japonais décrivant la prise de conscience de l’éphémère, inspire mon travail actuel dans lequel je recherche la fragilité visuelle de la puissante bataille que livre la nature au quotidien pour maintenir la diversité.

À ce jour, je crée des œuvres depuis plus de 25 ans dans le but d’encourager la population à retrouver de l’énergie en proposant de nouvelles perspectives. Tout est possible, mais nous ne devons jamais oublier d’où nous venons. Depuis ma naissance en 1971, l’intervention humaine a fait disparaître plus de 30 % de notre flore et de notre faune. Il est donc crucial que nous redonnions à la nature sa place dans nos villes et nos communautés. À travers mon œuvre, j’espère pouvoir faire germer une graine dans votre esprit et vous inciter à vous joindre à moi pour repenser notre société et redonner le pouvoir à la nature.

Je vous souhaite un voyage haut en couleurs à travers mes œuvres.

Arne Quinze

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BRAFA 2020 / VENTE CARITATIVE MUR DE BERLIN

Les cinq segments du Mur de Berlin proposés lors de la BRAFA 2020 © Raf Michiels

La 65éme édition de la BRAFA, qui aura lieu du 26 janvier au 2 février 2020, sera célébrée de façon originale par une exposition et une vente exceptionnelle de cinq segments du Mur de Berlin. Le produit de la vente sera intégralement versé à cinq bénéficiaires (associations et musée) actifs dans les domaines de la recherche contre le cancer, de l’intégration des personnes handicapées, et bien entendu, de la préservation du patrimoine artistique. Une initiative qui tend aussi à renouer avec l’esprit des fondateurs de la manifestation.

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BRAFA 2019 / GILBERT & GEORGE

Left: Gilbert & George - BEARD MAD (2016) - Image courtesy Gilbert & George, White Cube and Albert Baronian
Right: Early morning. The Artists set out for breakfast at Jeff’s Café in nearby Brune Street. Seated are the Artist’s friends George Crompton and Tara McKerr. Image courtesy Gilbert & George and White Cube.


La foire internationale BRAFA est fière d'annoncer Gilbert & George en tant qu'Invité d'Honneur de sa prochaine édition. En cinquante ans de vie et de création communes en tant que « sculptures vivantes », les indissociables et solitaires Gilbert & George se sont lancés dans une exploration visionnaire du monde moderne, s'acharnant à créer un anti-art poétique, primal et émotionnel qui leur est propre. A la Brafa 2019, ils présenteront cinq photo-montages de grande dimension qui seront placés à divers endroits stratégiques de la foire. Sélectionnés personnellement par Gilbert & George, ils sont issus des récentes séries 'Jack Freak Pictures' (2008), 'London Pictures' (2010), 'Scapegoating Pictures' (2013) and 'Beard Pictures' (2016).
Leur vision décalée et singulière devrait trouver un formidable écho au pays du surréalisme !
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Gilbert & George celebrate becoming BRAFA's Guest of Honour in 2019...

 

GILBERT & GEORGE INSIGHTS AS BRAFA 2019 GUEST OF HONOUR

Venez assister à une conférence exceptionnelle de Gilbert & George in conversation with Michael Bracewell le jeudi 24 janvier de 12h à 13h à Tour & Taxis, Auditoire Bruxelles Environnement
Réservez vos tickets ici

BRAFA 2018 / CHRISTO

Left: Christo in his studio with Three Store Fronts, New York City, 1966. Photo Ferdinand Boesch
Right: Christo in his studio with a preparatory drawing for The Mastaba, New York City, 2012. Photo Wolfgang Volz


La BRAFA 2018 a le grand honneur d’accueillir un des artistes les plus célèbres et les plus marquants de l’art contemporain en la personne de Christo. Aux côtés de son épouse Jeanne-Claude, le duo inséparable s’est notamment fait connaître par des emballages de monuments historiques ou des installations paysagères à grande échelle. C’est une œuvre historique des années 1960 qui sera présentée à la BRAFA.

L’œuvre choisie tout spécialement par Christo pour la BRAFA, s’intitule Three Store Fronts (1965-66). Cette sculpture fut installée pour la première fois au Stedelijk Van Abbemuseum d’Eindhoven, aux Pays-Bas. Elle fut plus tard présentée dans l’exposition Christo and Jeanne-Claude : Early Works, 1958-69 au Martin-Gropius-Bau, Berlin, en 2001. Mesurant plus de 14 m de long et 2,5m de haut, ce sera aussi la plus grande œuvre jamais accueillie et présentée à la Brafa !

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BRAFA 2017 / HOMMAGE À JULIO LE PARC, PRÉCURSEUR DE L’ART OPTIQUE ET CINÉTIQUE


Né en 1928 en Argentine, précurseur de l’art cinétique et de l’art optique, membre fondateur du G.R.A.V. (Groupe de Recherche d’Art Visuel), lauréat du grand prix international de la peinture de la Biennale de Venise en 1966, Julio Le Parc est un artiste engagé, à la personnalité entière.

Son œuvre, abondante et multiforme, toute emprunte d’esprit de recherche et d’expérimentations, explore le champ visuel, le mouvement, la lumière ou encore le rapport entre l’œuvre et le spectateur.

L’hommage rendu à la BRAFA se composera de l’intégration de 4 œuvres dans des endroits stratégiques de la foire : un Continuel Mobile de grande dimension de 1963 dans l’entrée principale de la Foire ; une acrylique sur toile, Surface couleur, de 1970 au centre ; et enfin deux Sphères, l’une rouge, l’autre bleue, de 2,10 m de diamètre à chaque patio situé aux extrémités des allées. Ces œuvres s’intégreront admirablement dans le décor général de la foire qui sera décliné sur la thématique de l’art cinétique.

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BRAFA 2016 / Les Floralies de Gand

La BRAFA est fière d’annoncer son invité d’honneur 2016 : Les Floralies de Gand
FLORALIES DE GAND 2016
22.04 > 01.05.2016

FLEURS ET PLANTES EN RESONANCE AVEC DE SPLENDIDES EDIFICES URBAINS
Au printemps 2016, Gand accueille ses Floralies, un nouveau festival citadin aux mille découvertes. Pendant 10 jours, les fleurs, les plantes, l’art floral, les jardins d’inspiration et les installations artistiques prendront possession du Quartier Des Arts.

La naissance des Floralies remonte à 1808. À l’époque, l’exposition avait eu lieu dans une auberge gantoise. Depuis, le festival a connu une croissance et une évolution spectaculaires. En 2016, pour leur 35e édition, les Floralies quittent les halles de Flanders Expo pour réintégrer le cœur de la cité des comtes et offrir aux Gantois et aux visiteurs un pétillant festival floricole et horticole. Quatre sites uniques et illustres du quartier des arts (Bijlokesite, Leopoldskazerne, Sint-Pietersplein et Citadelpark) accueilleront chacun à leur manière les créations des plus grands fleuristes, horticulteurs, architectes-paysagistes et artistes. Ce parcours jalonné de verdure et de touches florales promet une expérience inoubliable à quiconque l’empruntera.
Pour cette toute nouvelle édition, les organisateurs ont choisi, pour la première fois depuis que les Floralies existent, d’accorder une attention particulière à l’intégration et à l’interprétation des fleurs et des plantes dans des installations artistiques modernes. Les Floralies sont également très fières de leur statut d’invité d’honneur de la prestigieuse Brussels Art Fair 2016 : les deux événements éclectiques partagent en effet un profond souci de qualité et d’authenticité.

Visitez les Floralies 2016 comme personne d’autre
La Société Royale d'agriculture et de Botanique, organisateur des Floralies de Gand, vous invite à venir découvrir le résultat de cette intense interaction entre architecture et verdure. Grâce à notre formule VIP de 2 jours, nous vous offrons la possibilité d’assister à cet événement culturel exceptionnel dans un cadre somptueux et all-inclusive. La visite d’une galerie d’art gantoise est également prévue. Plus d’infos sur cette formule auprès de Christel De Cock (christel.decock@floralien.be ) ou Frédéric De Backer ( info@viparrangementen.com ).

Un avant-goût des Floralies 2016 à la Brafa
Pour que l’attente soit moins longue, les Floralies viendront offrir au public de la Brafa un avant-goût de ce qui l’attend en avril 2016. En l’honneur de ce grand salon d’art et d’antiquités, les halles de Tour & Taxis accueilleront diverses créations florales hivernales signées Mark Colle, dont une pièce maîtresse absolument inoubliable, faite de baies rouges et de fleurs tropicales, qui semblera flotter à l’entrée du salon. Dynamique et transparence en sont les mots-clés.

FLORALIES DE GAND 2016 EN PRATIQUE
Quand : du vendredi 22 avril au dimanche 1er mai 2016, de 8h00 à 22h00 (fermeture des portes à 21h00)
Où : Quartier des arts de Gand (Bijloke, Caserne Léopold, Place Saint-Pierre et Parc de la Citadelle).
Plus d’infos : www.floralien.be/en

BRAFA 2015 / LE COLLECTIONNEUR BELGE, PAR LA FONDATION ROI BAUDOUIN

René Magritte, La fée ignorante ou portrait d’Anne-Marie (detail), painting of the Gillion Crowet collection. © Charly Herscovici, with his kind authorization – c/o SABAM-ADAGP, 2011, Photo : Vincent Everarts

A l’occasion de sa 60e édition, la BRAFA met le collectionneur belge à l’honneur dans une sélection présentée par la Fondation Roi Baudouin

A l’occasion de sa 60e édition, BRAFA (Brussels Art Fair) a choisi d’honorer “le collectionneur belge”. Rompant avec la tradition d’inviter une institution muséale ou culturelle, la BRAFA met cette année à l’honneur les collectionneurs belges dont elle a pu apprécier la fidélité au cours de toutes ces années. A ce titre, elle a demandé à la Fondation Roi Baudouin de sélectionner et de présenter des collections privées offrant une image de la diversité et de la qualité de celles-ci en Belgique.

Le visiteur aura l’occasion de découvrir notamment des tableaux anciens et modernes, de l’orfèvrerie, de l’art premier, des pièces d’art décoratif, des dessins anciens. Van Dyck, Jordaens, Sam Françis ou Paul Delvaux s’y côtoieront notamment. Toutes des œuvres phares, inédites ou seulement exposées occasionnellement. Elles se feront l’ambassadeur d’une dizaine d’ensembles réalisés par passion et par attachement à notre patrimoine.

La Fondation a retenu des collections pour lesquelles le propriétaire réfléchit à leur pérennisation, totale ou partielle, dans des musées ou sous d’autres formes, en Belgique ou à l’étranger.

De tout temps, le collectionneur s’est préoccupé de notre patrimoine. Depuis le XIXe siècle, il est devenu un acteur important de sa transmission. Nombre de collections publiques sont nées suite à des apports privés. Les instances publiques ont pris le relais, principalement dans un but éducatif. A partir de ce moment, l’on observe deux types de collections : l’une publique, avec un objectif scientifique, et l’autre privée, traduisant la personnalité et le vécu du collectionneur. Aujourd’hui, on note à nouveau un rapprochement entre les deux types de collections, le public s’adressant de plus en plus au privé, que ce soit de façon temporaire ou définitive, pour compléter l’histoire qu’il souhaite raconter.

La BRAFA et la Fondation Roi Baudouin remercient vivement les collectionneurs qui ont accepté de collaborer à ce projet. La Belgique est souvent reconnue et appréciée comme un pays de collectionneurs : la présentation, assurée par la Fondation Roi Baudouin, offre au visiteur de la BRAFA un plaisir complémentaire où chacun pourra trouver l’inspiration de créer pour soi une collection d’art significative.

BRAFA 2014 / MUSÉE ROYAL DE L'AFRIQUE CENTRALE

Les 'Collections singulières' du Musée royal de l’Afrique centrale à la BRAFA

Le Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC) est l’invité d’honneur de la Brafa cette année. Il remercie les organisateurs de ce privilège et est heureux de présenter, à cette occasion, quelques « Collections singulières ».

Le MRAC est l’une des plus belles et plus fascinantes institutions consacrées à l’Afrique. Édifice colonial classé, le musée présente des collections uniques au monde tant sur le plan des sciences naturelles que des sciences humaines. Le MRAC est également un institut de recherche qui mène de nombreux projets scientifiques en Afrique.

Le premier décembre 2013, le musée a fermé ses portes pour une rénovation en profondeur qui devrait durer trois ans. Le bâtiment date de 1910 et respire toujours un charme unique mais l’exposition permanente et l’infrastructure doivent être adaptées aux besoins et nécessités d’un musée moderne. Le grand défi est de faire du MRAC une institution mondiale, attrayante et dynamique sur l’Afrique d’aujourd’hui, tout en conservant le charme de ses salles. Et d’envisager les collections comme autant de passerelles entre le musée et ses publics.

Le musée propose au public de la Brafa des rencontres privilégiées autour de ses collections. Certaines ont contribué à forger la notoriété du musée, et d’autres - non moins célèbres - à construire des images et des représentations sur l’Afrique. Un choix de thématiques a donc été proposé parmi les collections. Ce ne sont pas forcément les pièces les plus connues qui seront exposées, mais des objets ou des spécimens dont les qualités plastiques impressionnent, interpellent ou encore émeuvent par leur singularité, leur rareté et leur histoire.

Guido Gryseels
Directeur Général

BRAFA 2013 / THÉÂTRE ROYAL DE LA MONNAIE, BRUXELLES

La Monnaie est heureuse d’être l’invitée d’honneur de la Brafa 2013. C’est une occasion précieuse de montrer une fois encore à quel point l’opéra est un art ouvert à tous et en lien direct avec le monde.

En 2013, cela fera 50 ans que le Théâtre Royal de la Monnaie existe sous sa forme actuelle d’Opéra National de Belgique. Connue aujourd’hui sous l’appellation La Monnaie | De Munt, notre institution est une enseigne de la Belgique fédérale ; elle est également la maison d’opéra de la capitale européenne qu’est Bruxelles ; elle s’impose en outre comme une scène majeure dans le circuit international de l’art lyrique, et ses productions font généralement l’objet de critiques élogieuses dans la presse spécialisée. Elle est donc une vitrine culturelle idéale et l’ambassadrice de notre pays en Europe. En témoigne le titre « Maison d’opéra de l’année » qui lui a été décerné en 2011-2012.

Il était dès lors logique que la Brafa et la Monnaie s’associent : ces deux institutions ont pour souhait et pour tâche explicites de valoriser les œuvres d’art, de les préserver et de les présenter au public, en insistant sur l’importance de la création et sur la beauté des œuvres.

Fer de lance de la tradition et de l’innovation, de la qualité et du savoir-faire, la Monnaie bouillonne d’activités avec près de 400 collaborateurs permanents et de nombreux artistes invités (chefs d’orchestre, chanteurs, metteurs en scène, scénographes) qui travaillent sans relâche à redécouvrir le répertoire lyrique et à en proposer une interprétation audacieuse et engagée pour le public d’aujourd’hui.

Ce public intéressé par l’art, tant ancien que contemporain, c’est aussi celui qu’on rencontre en abondance à la Brafa ; la qualité et la diversité de l’offre sont garanties autant à la Brafa qu’à la Monnaie !

2013 sera également l’année de trois grands compositeurs d’opéra : Benjamin Britten, né il y a 100 ans, Giuseppe Verdi et Richard Wagner nés il y a 200 ans. La Monnaie, symbole par excellence de l’opéra en Belgique, est donc fière d’être présente à cette édition de la Brafa.

A cette occasion, nous vous invitons d’abord à découvrir, dans l’espace réservé à la Monnaie, le lustre de Charles Kaisin : son Pteron est une envolée de quelque 2 000 origamis, colombes de papier doré. Cette œuvre d’art, s’inspirant du grand lustre ancien suspendu au plafond de la salle de la Monnaie, a pu voir le jour grâce aux nombreuses mains de la prison de Saint-Gilles à Bruxelles, qui ont plié ces origamis. Tandis que le mouvement donne vie à cette impressionnante installation aérienne, la lumière la transforme en paysage abstrait, fragmenté, scintillant au moindre souffle d’air... Ce Pteron est pour Charles Kaisin symbole de liberté, de paix et de raffinement.

L’installation Pteron est aimablement mise à disposition par monsieur et madame Amaury de Solages, de la Maison Particulière.

Avec le soutien du Cercle des Mécènes de la Monnaie :
Monsieur et Madame Daniel Lebard
Monsieur Roberto Polo
Monsieur et Madame Alain Mallart
Monsieur et Madame Erol Kandiyoti
Monsieur et Madame Hans C. Schwab
Monsieur et Madame Gilles Silberman

La Monnaie vous invite en outre à des visites guidées suivant un « parcours Monnaie » sur le site de la Brafa. Le Directeur général Peter de Caluwe a sélectionné une dizaine d’œuvres de la Brafa en écho au thème de la saison : « Désir, Secret & Fragilité », qui tente de cartographier à travers l’art, et l’opéra en particulier, les passions humaines dans leur multiplicité, leur complexité, leurs contradictions... toute cette confusion des sentiments que nous découvrons en nous et chez l’autre, et qui nous forcent à remettre en question notre identité. Un guide se tiendra à votre disposition tous les jours au stand de la Monnaie à 14h pour vous accompagner dans ce parcours au fil de l’émotion...

Enfin, la Monnaie a le plaisir de vous accueillir dans ses murs, à l’occasion d’une visite guidée du théâtre et des ateliers : vous découvrirez ainsi de vos propres yeux les divers métiers qui participent à la transformation d’une partition d’opéra en œuvre d’art totale. Des visites guidées sont programmées tous les jours à 17h à la Monnaie durant la Brafa.

Mais bien sûr, l’expérience de l’opéra sur scène supplante tout. La Monnaie a donc conçu une coopération exceptionnelle avec la Brafa : les visiteurs du salon se verront proposer un tarif exceptionnel pour la production Manon Lescaut de Giacomo Puccini (du 24 janvier au 8 février). Les visiteurs de la Brafa auront en outre la possibilité de souscrire un abonnement de mi-saison « Abonnement Cadeau », comprenant quatre spectacles : deux opéras (soit La Dispute et Così fan tutte ; soit Lucrezia Borgia et Pelléas et Mélisande), l’opéra en concert Roméo et Juliette et un concert ou un récital au choix.

La Brafa et la Monnaie vous souhaitent une année 2013 hautement artistique !

BRAFA 2012 / LA FONDATION ROI BAUDOUIN

La Fondation Roi Baudouin est depuis 25 ans au service de notre patrimoine

Cette année, le Fonds du Patrimoine de la Fondation Roi Baudouin célèbre ses 25 ans avec éclat, puisqu'il est l'invité d'honneur de la BRAFA 2012! Le Fonds profite de cette occasion unique pour exposer ensemble les pièces maîtresses de sa collection. Ces pièces ne représentent qu'une partie de cette collection mais elles reflètent parfaitement la qualité et la diversité qui font sa richesse.

Au fil des ans, le Fonds a réussi à constituer, grâce à de nombreux dons, une collection de grande valeur, riche d'environ 7.000 œuvres d'art et 6 fonds d'archives. La collection comprend notamment des meubles de Victor Horta, Gustave Serrurier-Bovy, Jacques Dupuis ; des dessins de Lambert Lombard, Christian Dotremont ; des tableaux de Jacob Jordaens, James Ensor, Félicien Rops, Louis Van Lint, Bram van Velde, Fernand Khnopff ; des bijoux de Philippe Wolfers, Henry van de Velde ; des sculptures van Artus Quelinus, Michiel van der Voort, etc. Toutes les oeuvres d'art ont été confiées à 20 institutions publiques à travers le pays et elles sont donc ainsi accessibles à chacun.

Depuis sa création, voici 25 ans, le Fonds est devenu progressivement un des acteurs majeurs en matière de patrimoine. A côté de son rôle dans la préservation des œuvres et leur accessibilité au public, le Fonds est de plus en plus souvent consulté comme intermédiaire appelé à faciliter des initiatives pour la sauvegarde de notre patrimoine. En collaboration avec le Centre de Philanthropie de la Fondation Roi Baudouin, il accompagne les mécènes qui souhaitents'investir dans le domaine du patrimoine, à développer des solutions durables et flexibles.

Fêter 25 ans au service de notre patrimoine est donc un rendez-vous que le Fonds prend très à cœur. Nos remerciements vont aux organisateurs de la foire des antiquaires et à tous ceux qui nous soutiennent dans notre passion pour lepatrimoine.

BRAFA 2011 / LE MUSÉE MAYER VAN DEN BERGH D'ANVERS

Ce qu'un seul homme peut collectionner !

Le Musée Mayer van den Bergh est consacré à la superbe collection d'art que Fritz Mayer van den Bergh (1858-1901) a constituée. La collection, abritée dans une demeure néogothique du début du XX e siècle, comprend plus de 3000 objets d'art : des tableaux de grande valeur – entre autres la célèbre Dulle Griet de Pieter Bruegel l'Ancien – de superbes sculptures médiévales, des ivoires délicats, des manuscrits enluminés – comme l'extraordinaire Bréviaire Mayer van den Bergh – mais aussi des pièces d'art appliqué.

Le musée a ouvert ses portes en 1904, trois ans après le décès prématuré de Fritz Mayer. Il doit son existence à la mère du collectionneur, Henriëtte van den Bergh. Celle-ci a fait construire le bâtiment et l'a légué en 1906, avec la collection, à un Conseil de Régents. Depuis 1956, le Musée Mayer van den Bergh fait partie des musées de la ville d'Anvers.

En tant qu'invité d'honneur de BRAFA 2011, le Musée Mayer van den Bergh expose exceptionnellement une vingtaine d'oeuvres d'art en dehors de ses murs. La sélection reflète la diversité de la collection. Outre une Adoration des bergers intimiste de Jacob Jordaens et une Marie-Madeleine antiquisante de Jan Gossaert, dit Mabuse, on remarquera surtout les portraits grandeur nature de la famille Vekemans, une incroyable série de cinq portraits d'un homme d'affaires anversois fortuné, de son épouse et de trois de leurs quatre enfants, peints vers 1624 par le célèbre portraitiste Cornelis de Vos.

Parmi la vaste collection de sculptures du XII e au XVIII e siècle, on a retenu entre autres un ange en marbre du XIV e siècle provenant d'un atelier français et deux splendides anges en chêne de l'entourage de Rogier van der Weyden, complétés par deux adorables putti du sculpteur du XVIII e siècle Walter Pompe.

BRAFA 2010 / LES MUSÉES DE LA VILLE DE LIÈGE

En juin 1939, le Troisième Reich allemand met en vente à la Galerie Fischer à Lucerne un ensemble de 125 oeuvres majeures de l'histoire de l'art moderne, issues des collections publiques allemandes, sous le motif que celles-ci appartiennent à une forme d'art dégénéré, incompatible avec l'idéologie et l'esthétique nazies. En quelques semaines, de nombreux collectionneurs et certaines villes réunissent les fonds nécessaires à l'achat de ces chefs d'oeuvres, villes parmi lesquelles se trouvent Bâle, Lintz, Harvard, Paris et… Liège.

Avec 1.000.000 de francs (dont seuls 100.000 seront dépensés !) la Ville de Liège achète neuf tableaux uniques sous la signature de Picasso, Chagall, Gauguin, Franz Marc, Oscar Kokoshka, Max Liebermann, Marie Laurencin, Jules Pascin et Ensor.

La Ville de Liège, dont les musées sont invités d'honneur de la BRAFA – édition 2010, présente exceptionnellement et pour la première fois huit des neuf oeuvres acquises à Lucerne. En effet, « La Mort et les Masques » de James Ensor ait l'affiche de l'exposition consacrée au Maître d'Ostende au Musée d'Orsay à Paris, et ne sera donc pas physiquement exposée à BRAFA.
Pour l'occasion un stand de prestige sera spécialement réalisé sous forme de mécénat de compétence par la société Galère BAM, entreprise générale du pharaonique chantier du Grand Curtius, vaisseau amiral des musées liégeois, inauguré en mars 2009.

Cette présence exceptionnelle des chefs d'oeuvres liégeois de la vente de Lucerne à la BRAFA préfigure la grande exposition « Les Poubelles du Reich » qui devrait lancer le nouveau Centre International d'Art et de Culture résultant de la transformation de l'actuel Musée d'Art Moderne et d'Art contemporain (MAMAC) situé dans le Parc de la Boverie à Liège. Ce centre, positionnant la Cité ardente sur le circuit des grandes expositions internationales, sera le fruit d'une réflexion architecturale appliquée au très beau bâtiment actuel, vestige de l'exposition universelle de 1905, après d'importants travaux réalisés grâce au fonds européen FEDER et qui débuteront en 2014. L'objectif poursuivi par la direction des Musées de la Ville de Liège à travers cette initiative est de sensibiliser le public, amateurs d'art, collectionneurs, conservateurs et mécènes à cette exposition internationale ambitieuse et coûteuse dont la conception est d'ores et déjà en cours.

LA VENTE DE LUCERNE ET LES ACHATS DE PARIS

Extrait tiré « Des Mécènes pour Liège » par Pierre Henrion, Liège, 1998. Dès le début des années '30, les dirigeants du Parti nazi se montrent hostiles aux recherches des avant-gardistes artistiques. Quand, en 1933, Adolf Hitler est nommé chancelier, une véritable campagne de « désinformation » est mise sur pied afin de déprécier les créations dites « dégénérées ». C'est surtout l'expressionnisme qui est visé. Dans la seconde moitié de la décennie, une commission dirigée par Ziegler et patronnée par Goebbels est chargée de collecter dans les musées allemands les pièces qui ne correspondent pas à l'esthétique officielle du Parti. Plusieurs milliers d'œuvres sont détruites. D'autres sont cédées, comme les 114 pièces mises en vente à la Galerie Fischer de Lucerne en juin 1939.

Grâce à Jules Bosmant, Liège est représentée à la vente de Lucerne. La critique d'art parvient en effet à y intéresser l'échevin libéral Auguste Buisseret qui, quant à lui, convainc un groupe de mécènes de participer à l'opération. Ce groupe, constitué sous le nom d'Amis des Musées liégeois, est représenté par le baron Paul de Launoit, commissaire général du Gouvernement auprès de l'Exposition internationale de l'Eau, directeur à la banque de Bruxelles et de la Société Ougrée-Marihaye, et de Louis Lepage, directeur de l'Azote. Jean-Paul Depaire (Les achats de Lucerne, dans Le syndrome Picasso, Liège, 1990) retrace avec beaucoup de détails toutes les étapes de notre affaire.

Dans Souvenir d'un ancien Belge, Bosmant explique qu'en juin 1939, le Collège des Bourgmestre et Echevins de la Ville de Liège l'envoie à Lucerne afin, « par son intermédiaire, de délimiter autant que faire se pouvait, les secteurs d'intérêt de chacun, de modérer ainsi les enchères, et dès lors d'alimenter le moins possible, en devises étrangères, le trésor nazi, dont la proche utilisation faisait peu de doute ». Muni du rapport que Jules Bosmant tire de son expédition, Buisseret obtient de l'Etat une importance subvention.

Le Conseil communal approuve à l'unanimité l'engagement de la Ville. Cette dernière contribue pour 35% à l'achat des œuvres, l'Etat à hauteur de 30% ; les mécènes assument les 35% restants et avancent la totalité des sommes nécessaires.

La délégation liégeoise en Suisse est composée d'Auguste Buisseret, de Jacques Ochs, directeur de l'Académie et conservateur du Musée des Beaux-Arts, d'Olympe Gilbart, conseiller communal libéral et professeur d'histoire de l'art à l'Université, et d'Eugène Beaudouin, chef de division à l'administration communale et directeur du Service d'Aide aux Artistes. Ils sont accompagnés d'Emmanuel Fischer, directeur du Contentieux à l'Azote, représentant des mécènes et responsable des sommes avancées․

Neuf tableaux sont acquis pour 109 600 francs suisses auxquels s'ajoutent les 15% de frais prévus, ce qui donne 126 040 francs suisses, soit 834 952 francs belges. C'est l'achat le plus important jamais réalisé à Liège. Toutes les peintures sont des chefs-d'œuvre d'artistes à l'époque déjà célèbres et dont la notoriété ne s'est depuis ternie en aucune manière. Ce sont les fleurons du Musée d'Art moderne et d'Art contemporain : La famille Soler de Pablo Picasso, Le Sorcier d'Hiva-Oa de Paul Gauguin, Les masques et la mort de James Ensor, Monte-Carlo d'Oskar Kokoschka, La maison bleue de Marc Chagall, Portrait de jeune fille de Marie Laurencin, Le déjeuner de Jules Pascin, Le cavalier sur la plage de Max Liebermann et Les chevaux bleus de Franz Marc.

L'examen des budgets de la Ville de Liège entre 1939 et 1946 montre une dépense totale de 355 361,65 francs pour les « achats de Lucerne ». La même somme a été offerte par les « Amis des Musées liégeois ». Quant à l'Etat belge, il a versé un montant total de 310 460 francs. Cette distribution correspond à celle prévue à l'origine.

L'ensemble des apports s'élève donc à 1 021 183,30 francs soit 186 231 francs de plus que le coût des tableaux de Lucerne. Cette somme est en fait consacrée à des achats d'œuvres à Paris. Bien des marchands et collectionneurs y sont, à la fin des années '30, prêts à négocier à très bon prix. Le 1er août 1939, Ochs, Buisseret et Gilbart sont dans la capitale française et, le 11 août, La Meuse annonce l'achat de neuf tableaux. Il s'agit de Fleurs de Maurice Vlaminck, Le moulin de la Galette de Maurice Utrillo, Ecluse du moulin de Bouchardon d'Armand Guillaumin, Château de Comblaz de Paul Signac, Projet de vitrail de Marcel Gromaire, Violoniste de Kees Van Dongen, Coquillages de James Ensor, Nu d'Alexandre Picart Ledoux et Port d'Anvers 1906 d'Othon Friese.

BRAFA 2009 / GERALD WATELET

Gerald Watelet

BRAFA 2008 / "L'HISTOIRE D'ALEXANDRE LE GRAND" DES PRINCES DORIA PAMPHILJ, UNE EXCEPTIONNELLE PAIRE DE TAPISSERIES TOURNAISIENNES DU XVE SIÈCLE

Tant au point de vue de la composition que du dessin, de la technique et de l'emploi des couleurs, les deux tapisseries représentant l'Histoire d'Alexandre le Grand de la Collection des Princes Doria Pamphilj au Palazzo del Principe à Gènes sont d'une qualité tout à fait exceptionnelle. Il s'agit incontestablement d'un des plus beaux exemples de tapisseries du XVe siècle conservées à ce jour.

La première tapisserie raconte l'adolescence d'Alexandre, le dressage du sauvage étalon Bucéphale et les premières victoires militaires du jeune prince. Elle se termine par le couronnement d'Alexandre par son père mourant. La suite de l'histoire se déroule sur la deuxième tapisserie où Alexandre au milieu de ses troupes conquiert une ville d'Orient. On le retrouve ensuite dans une nacelle tirée par des griffons en train d'explorer le ciel et dans un tonneau de verre afin d'explorer les fonds marins. Enfin on trouve ses aventures au bout du monde au milieu d'hommes sauvages et de dragons.

Les costumes et l'armement des troupes d'Alexandre sont tout à fait caractéristiques de l'époque bourguignonne, tandis que les personnages orientaux avec leurs longues barbes contrastent par leur aspect plus rude.

L'ensemble fut vraisemblablement exécuté dans les ateliers de Pasquier Grenier à Tournai vers 1460 à un moment où la production de cette ville est à son apogée. Ce marchand de tapisseries très réputé a vendu des tapisseries représentant l'histoire d'Alexandre non seulement à Philippe le Bon, duc de Bourgogne, mais aussi aux princes italiens. Cette paire de tapisseries, qui forment un ensemble monumental complet de près de 20 m de long, a très probablement appartenu à Andrea Doria, l'amiral qui était à la tête de la flotte de Charles Quint dans sa lutte incessante contre les Turcs en mer Méditerranée.

Le très mauvais état de conservation de ces tapisseries avait rendu leur lecture difficile. La Manufacture royale De Wit à Malines vient d'en achever la restauration grâce au soutien de la Foire des antiquaires de Belgique. Par des interventions subtiles de nettoyage et de stabilisation des fils, ces magnifiques tentures ont retrouvé leur splendeur d'autrefois.

Anna Rapp Buri et Monica Stucky-Schürer
Auteurs de "Burgundische Tapisserien" Hirmer Verlag München, 2001, ouvrage de référence pour les tapisseries du XVe siècle, et auteurs du catalogue de l'exposition.